Ce vendredi 31 juillet, Animaux en Péril a été sollicitée par la police de Péruwelz pour la prise en charge d’un bouc, de plusieurs lapins, cochons d’Inde et d’un pigeon détenus dans des conditions qui ne correspondaient absolument pas à leurs besoins les plus primaires. L’intervention a rapidement dégénéré suite au comportement violent du propriétaire; ce dernier a dû être arrêté et emmené au poste de police afin de permettre à l’équipe du refuge de mener à bien la saisie des animaux.
Les propriétaires des animaux sont bien connus dans leur quartier et c’est suite à une nouvelle plainte d’un voisin que la police décide de réaliser un contrôle chez les propriétaires pour vérifier l’état et les conditions de détention d’un jeune bouc. Ce dernier se trouve en effet dans le fond d’une petite habitation, attaché et sans espace extérieur où il peut accéder. Face à la situation, les agents contactent Animaux en Péril pour lui demander de réaliser avec eux une visite plus complète des lieux.
Sur place, l’équipe du refuge est immédiatement interpellée par l’insalubrité des lieux. Chaque centimètre carré de l’habitation est couvert de saleté et d’objets en tout genre; des déjections d’animaux couvrent le sol et l’air est irrespirable.
Dans un premier temps l’équipe se concentre sur le bouc qui vit dans un espace très réduit, sans liberté de mouvement. De toute évidence, le jeune animal est 24h/24h dans ce capharnaüm, sans accès à un espace herbeux.
En inspectant un peu plus attentivement les lieux, les soigneurs professionnels découvrent d’autres animaux en détresse. Dans la pièce de vie des propriétaires, des cages de transport d’animaux sont empilées les unes sur les autres; si à première vue, elles semblent vides, elles contiennent en fait des lapins et cochons d’Inde. L’équipe trouve également une cage au-dessus d’un meuble où est enfermé un pigeon.
Face à la situation, les agents de police prennent contact avec le bourgmestre pour ordonner la saisie immédiate des animaux. Une seconde équipe de police est également appelée en renfort, car l’un des propriétaires montre des signes d’agressivité et refuse de collaborer.
Quatre agents sont nécessaires pour maîtriser le propriétaire qui se montre de plus en plus agressif, menaçant de frapper avec une pelle toute personne qui tente de rentrer dans l’habitation.
Durant cette intervention, l’individu blesse physiquement l’un des policiers qui sera légèrement blessé. L’homme violent sera finalement arrêté et emmené au poste de police afin que la prise en charge des animaux se réalise dans les meilleures conditions possible. Le propriétaire sera probablement poursuivi par le Parquet pour coups et blessures sur un représentant de la force publique dans l’exercice de ses fonctions.
Arrivés au refuge d’Animaux en Péril, à Meslin-l’Evêque, les animaux ont été installés dans un environnement confortable où ils pourront recevoir les soins nécessaires à leur rétablissement. L’embonpoint de l’ensemble des rescapés est correct, mais ils devront être recevoir des traitements antiparasitaires. Deux des lapins ont les parties génitales envahies de déjections, très probablement causées par une alimentation non adaptée. Un autre lapin et un cochon d’Inde souffrent également de gale aux oreilles.
La police a dressé un procès-verbal pour infraction au Code wallon du Bien-être animal. Les propriétaires pourront être poursuivis au pénal ou administrativement. Si le Parquet décide de prendre la main dans cette affaire, il pourra renvoyer les propriétaires devant le tribunal correctionnel. Ceux-ci risquent de 8 jours à 3 ans de prison et/ou une amende pouvant s’élever à 1 million d’euros. Si le Parquet ne poursuit pas, la main reviendra alors au fonctionnaire sanctionnateur qui pourra infliger une amende pouvant aller jusqu’à 100.000 euros, mais également un retrait de permis de détention d’animaux.
En ce qui concerne la destination finale des animaux, la décision revient au bourgmestre qui a deux mois pour confirmer que les animaux seront confiés au refuge d’Animaux en Péril.
Animaux en Péril et ses collègues remercient le service de police de la zone de Bernissart-Péruwelz pour son efficacité dans cette affaire ainsi que le bourgmestre pour sa collaboration.