Vendredi dernier, l’association Animaux en Péril a été sollicitée par la Ville de Mons afin de prendre en charge 6 moutons, 2 boucs et une trentaine d’animaux de basse-cour détenus sur un terrain insalubre à Jemappes. Les animaux étaient en danger de mort.
Il y a quelques jours, Animaux en Péril reçoit un appel d’un particulier. Le plaignant dénonce une situation qui lui semble apocalyptique à Jemappes. Elle concerne des moutons, des boucs, des oies et des poules. Le riverain explique que les animaux sont livrés à eux-mêmes dans ce qui semble être un campement de fortune. De toute évidence, ils souffrent d’un manque cruel de nourriture. Le particulier dit aussi avoir vu des cadavres d’animaux.
Le jour même, une déléguée d’Animaux en Péril se rend sur place pour constater les faits. Sur place, la représentante du refuge a l’occasion de s’entretenir avec quelques voisins qui lui déconseillent fortement de s’approcher du terrain sans la présence de la police. En effet, le propriétaire des animaux n’a pas bonne réputation.
Animaux en Péril contacte alors la police, mais également l’échevine du bien-être animal de la ville de Mons.
Un agent de la police de Mons se rend rapidement sur les lieux et constate le chaos. L’inspecteur est face à un cheptel en mauvais état. Le terrain est très boueux et jonché de détritus. Pour compléter ce sinistre tableau, deux têtes d’animaux (un bélier et un bouc) sont accrochées à une barrière de chantier.
Pour l’agent, il ne fait aucun doute que les survivants doivent être rapidement sortis de cet endroit sordide. Sur base du rapport de ce dernier, le service environnement de la Ville de Mons contacte le bourgmestre et insiste sur le caractère urgent de la situation. Le premier élu montois donne ordre de saisir l’ensemble des animaux.
Vendredi en début d’après-midi, des soigneurs professionnels d’Animaux en Péril, accompagnés par leurs collègues des refuges Le Rêve d’Aby et Help Animals, se rendent sur les lieux. Ils sont évidemment escortés par la police.
Arrivées sur place, les équipes découvrent effectivement un environnement chaotique et extrêmement sale. Des animaux pataugent dans la crasse, la boue et les détritus.
L'endroit peut être assimilé à une décharge à ciel ouvert. Une caravane et deux tentes en piteux état terminent le pitoyable décor. Une trentaine de poules, coqs, 2 oies, 6 moutons et 2 boucs y déambulent à la recherche désespérée de nourriture.
L’occupant des lieux n’étant pas sur place, la capture et l’embarquement des animaux se passent sans encombre.
Durant la prise en charge, les soigneurs retrouvent une poule recroquevillée sur elle-même; son abdomen est complètement ouvert et elle souffre terriblement. Malheureusement, elle ne survivra pas. L’une des brebis présente du sang à la base des yeux, elle est aveugle et son chargement nécessitera une vigilance extrême.
Dans un premier temps, les rescapés ont été emmenés au refuge d’Animaux en Péril à Meslin l’Evêque pour ensuite être répartis au sein des sanctuaires du Rêve d’Aby, d’Equichance, d’Help Animals et d’Animal sans Toi..t.
Les rapports vétérinaires sont accablants. Tous les animaux saisis sont maigres, certains souffrent de cachexie (fonte des muscles). Les poules sont très souillées et certaines sont en hypothermie. Ces dernières doivent être placées sous lampes chauffantes afin d’être stabilisées.
En ce qui concerne les moutons, ils sont infestés de parasites internes et leur laine, également parasitée, n’est pas saine. La toison est aussi attaquée par la gale. Enfin, la brebis aveugle nécessitera beaucoup d’attention.
La police a dressé un procès-verbal pour infraction au Code wallon du Bien-être animal. Le propriétaire pourra être poursuivi au pénal ou administrativement.
Si le Parquet décide de ne pas classer sans suite, il pourra renvoyer l’individu devant le tribunal correctionnel. Celui-ci risque une peine de prison et une amende pouvant s’élever à 1 million d’euros. Si le Parquet ne poursuit pas, la main reviendra alors au fonctionnaire sanctionnateur qui pourra infliger une amende pouvant aller jusqu’à 100.000 euros, mais également un retrait de permis de détention d’animaux.
En ce qui concerne la destination finale des rescapés, la décision revient au bourgmestre de Mons. Celui-ci a deux mois pour décider s’ils seront confiés définitivement aux refuges ou s’ils seront restitués au propriétaire. Ce deuxième choix paraît peu probable.
Animaux en Péril et ses collègues remercient le service environnement de la Ville de Mons, la police et le bourgmestre pour la bonne gestion de ce dossier.