8 ânes et un cheval de trait saisis à Bertrix : la situation ne pouvait plus durer

14 mai 2024

Ce mardi 14 mai, après un contrôle révélant une fois de plus les mêmes négligences remarquées quelques semaines auparavant, la décision est prise de retirer les équidés des mains de la propriétaire qui a ignoré les dernières directives de l’UBEA. Les refuges Animaux en Péril, Le Rêve d’Aby, Veeweyde - refuge du marais et Silence Animal s’unissent et répondent à l’appel de l’administration pour prendre en charge tous les animaux.

Une indifférence totale pour ses animaux

Si l’environnement de vie des animaux semble adapté au troupeau, l’irresponsabilité de la propriétaire vis-à-vis de ses animaux a peu à peu mis en péril leur santé. Sur les huit ânes, quatre sont des ânons nés du laxisme de l’individu qui n’a pas contrôlé la reproduction. Jamais manipulés, non identifiés, les animaux se montrent curieux avec les équipes, mais refusent toute collaboration à la vue des licols et des véhicules des associations. 

Sur place, les soigneurs des refuges canalisent le petit troupeau dans leur abri pour les emmener les uns après les autres vers les vans restés en dehors de la prairie. Encore une fois, le laisser-aller de la propriétaire est flagrant, le sol de l’abri est recouvert d’excréments et aucune litière n’y a été disposée depuis bien longtemps.

Des manquements qui mettent en danger la santé des équidés

Le parage des équidés a été négligé depuis plusieurs années, les pieds sont longs, déformés et cassés. Un âne a notamment des difficultés de locomotion, son pied a fini par garder une inclinaison de 90° en raison de son mauvais aplomb.

Les poux ont également envahi la robe des animaux, ils présentent tous de larges zones de dépilation. Lors des hivers doux et humide, les infestations de poux sont extrêmement courantes et doivent être rapidement traitées pour éviter une aggravation des symptômes. Les plaies et zones de grattage s’étendent et une perte d’état général chez l’animal peut alors s’observer.

Lors du chargement, les intervenants remarquent que tous les ânes souffrent de diarrhée. La visite vétérinaire du lendemain confirmera une infestation de parasites digestifs. Les équidés n’ont pas été vermifugés et les conséquences de ce parasitisme se manifestent déjà. Les vers se nourrissent du contenu alimentaire et provoquent des dégâts localement, en créant plaies, douleurs et inflammation. Les larves de ces vers traversent elles la paroi digestive et se répandent dans le corps tout entier, pouvant blesser sur leur passage foie, pancréas ou artères. Les ânes du troupeau présentent tous un score corporel de 2,5/5 malgré une grande prairie à disposition, un élément alarmant à tenir en compte lors des soins à leur apporter.

Placés dans les refuges, ils reçoivent les meilleurs soins

L’accumulation de négligences a finalement mis en danger la vie des animaux. Si leur état n’était pas catastrophique au moment de la saisie, les refuges félicitent l’UBEA d’avoir pris les devants pour mettre en sécurité le troupeau.

Les ASBL Animaux en Péril, Le Rêve d’Aby, Veeweyde - refuge du marais et Silence Animal se sont réparti le groupe d’équidés et sont maintenant responsables de leurs soins jusqu’à la décision de destination finale, donnée par Céline Tellier, Ministre du Bien-être animal en Wallonie.

L’UBEA a dressé un procès-verbal pour infraction au Code Wallon du Bien-être animal. La propriétaire pourra être poursuivie au pénal ou administrativement. Si le Parquet décide de prendre la main dans cette affaire, il pourra renvoyer la propriétaire devant le tribunal correctionnel. Celle-ci risque de 8 jours à 3 ans de prison et/ou une amende pouvant s’élever à 1 million d’euros. Si le Parquet ne poursuit pas, la main reviendra alors au fonctionnaire sanctionnateur qui pourra infliger une amende pouvant aller jusqu’à 100.000 euros, mais également un retrait de permis de détention d’animaux.