SAISIE RECORD : 500 animaux maltraités découverts dans une ferme à Enghien !

15 juin 2024

Dans la nuit de vendredi 14 juin à samedi 15 juin, plusieurs associations ont oeuvré pour sauver près de 500 animaux de la mort. Un contrôle de l’agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire, de l’Unité Bien-être animal wallonne et de la police a révélé au grand jour une situation cauchemardesque pour plus de 470 moutons et d’autres animaux de différentes espèces (vaches, cochons, lapins, chiens, poules…). 


Cette saisie a permis de délivrer des victimes de maltraitance, promis à un sort funeste, un abattage illégal sans étourdissement. Samedi matin, Animaux en Péril se retrouve avec 96 moutons de plus. Le cheptel a doublé en une nuit ! 


Un troupeau sauvé de l’égorgement in extremis 


C‘est un triste record pour les refuges wallons, un sauvetage de 500 animaux destinés à être abattus cruellement par égorgement. Face à cette situation inédite, un élan de solidarité s’est mis en place et des dizaines de bénévoles ont convergé vers une gigantesque ferme de la commune d’Enghien. Jamais les refuges n’ont pris en charge autant d’animaux en une seule intervention ! 


L’AFSCA, l’UBEA et la police locale ont supervisé l’opération qui a duré plusieurs heures. Sur place, les animaux sont traités comme de simples marchandises. Ils sont entassés les uns sur les autres, sont contraints de se partager quelques mètres carrés et vivent sur une couche impressionnante de fumier. 


Destiné à un abattage illégal, sans étourdissement, le troupeau n’a pas été élevé sur place. La preuve en est qu’on y retrouve une grande diversité de races de moutons et des états de santé variant de moutons à l’agonie à moutons récemment alimentés. 


Les équipes des associations et les autorités retrouvent des restes d’animaux, abattus plus tôt dans la journée. Des peaux, viscères, oreilles et pieds sont découverts à même le sol. 

Extrait du code wallon du bien-être animal :


Art. D.105. § 1er. Commet une infraction de deuxième catégorie au sens du Livre 1er du Code de l’Environnement, celui qui : met à mort un animal ou fait mettre à mort un animal sans procéder au préalable à une anesthésie ou un étourdissement. 


Des conditions de vie indignes


Alors que les intervenants pensaient être préparés au vu des situations rencontrées ces derniers mois sur le terrain, ils découvrent des conditions de détention misérables pour 470 moutons, vaches, chèvres, lapins et bien d’autres. 


Les moutons sont disposés sur une épaisse couche d’excrément sans aucune ressource alimentaire, les bovins sont liés face au mur par des cordes à ballots, deux chiens sont enfermés en cage, une cane et ses canetons sont maintenus dans quelques centimètres carrés sans eau, deux veaux sont retrouvés dans un enclos d’un mètre carré qu’ils doivent se partager. Un veau de 48h est emmené en urgence en clinique vétérinaire, il dépérit.


Le propriétaire affiche un tel mépris pour ses animaux que la plupart des individus sont maintenus sans avoir accès à l’eau. 


Avant de quitter les lieux, au milieu de la nuit, les équipes des refuges ont insisté pour nourrir et abreuver les bovins qui n’ont pas pu être pris en charge par manque de place dans les refuges.


Des animaux en piteux état 


Contraint de survivre dans ces sinistres bâtiments fermés sans presque aucune ressource, le cheptel souffre d’états de maigreur inquiétants, de cachexie (maigreur extrême), d’infestation de parasites (poux et vers), de pieds longs même pour les plus jeunes. 


Plusieurs animaux ont dû être conduits par les refuges dans la nuit dans différentes cliniques vétérinaires : deux veaux à l’état de faiblesse extrême, des agneaux séparés trop tôt de leur mère, des moutons souffrant d’abcès purulents. 


Au lendemain de la saisie, le réveil est douloureux pour tous ces martyrs. Une grande partie des moutons se trouve être blessée, dévorée par la gale et extrêmement faible et déshydratée. 


Devant ce triste constat, les équipes des associations n’ont pas tardé à entamer un protocole de soins fastidieux dont la première étape sera la tonte pour libérer les animaux d’une toison infestée de vermine. 


Un sauvetage hors norme 


Depuis le début de l’année, les refuges font face à des prises en charge sans discontinuer. Équidés, bovins, ovins, caprins, lapins… Les services de l’inspection vétérinaires de Wallonie sollicitent chaque semaine les associations pour plusieurs interventions. Jamais les refuges n’avaient connu une telle situation. Le surnombre d’animaux à prendre en charge dépasse aujourd’hui les capacités de l’ensemble des refuges wallons. Plusieurs refuges flamands se manifestent ce week-end pour tenter de soulager les refuges de quelques dizaines d’animaux sauvés à Enghien.


Ce sauvetage sans précédent fait entrer les associations dans une ère d’incertitude. Au total, 470 moutons sont répartis dans plusieurs refuges partenaires dont Animaux en Péril. Une crainte plane sur les équipes, celle d’être appelée dans les jours qui viennent pour sauver d’autres animaux en détresse.


Les associations tiennent à saluer l’excellente collaboration avec les agents de l’UBEA, de l’AFSCA et des services de police. Le travail de ces instances montre une nouvelle fois leur volonté de prendre des mesures fermes contre les auteurs de faits de maltraitance envers les animaux.