21 décembre 2023
Une importante opération de sauvetage a été menée ce mercredi 20 décembre 2023.
300 animaux maltraités dont 100 équidés, 150 chiens, des chèvres et animaux de basse-cour ont été pris en charge chez une habitante du Brabant Wallon.
Pour les équidés et animaux de ferme, Animaux en Péril s’est mobilisée aux côtés de ses refuges partenaires parmi lesquels Le Rêve d’Aby, Equi'Chance, Help Animals et Au Bonheur Animal suite à la décision de saisie établie par l’Unité du bien-être animal de la Région wallonne (UBEAW). Plusieurs ASBL pour animaux de compagnie étaient également présentes pour embarquer plus d'une centaine de chiens.
Sur place, la propriétaire des lieux a été privée de liberté par la police le temps de l’intervention.
Ce mercredi 20 décembre, Animaux en Péril a été sollicitée par les inspecteurs-vétérinaires de l’administration wallonne pour une importante saisie d’animaux maltraités. Le lieu est bien connu des membres de l’ASBL ; en 2011 et 2013, 200 chiens y avaient été saisis. À d’autres périodes, des moutons et poneys avaient également été confisqués.
« La récidive n’est pas une surprise. Malgré plusieurs renvois devant le tribunal correctionnel, la propriétaire a toujours été dans le déni total de ses responsabilités, et ce depuis maintenant plus de 10 ans. La question est posée, comment, avec un tel pedigree en matière de maltraitance animale, et à l’heure où le permis de détention d’animaux est obligatoire, cette personne ne s’est toujours pas vue interdite de détention ? » s’interroge Jean-Marc Montegnies, président d’Animaux en Péril.
Ces derniers mois, la situation a de nouveau pris un tournant dramatique. Des vidéos prises de la voie publique montrent un groupe de chiens tourmenter et attaquer violemment des ânes. C’est probablement sur base de ces derniers éléments que les autorités ont décidé de mener une action ce jour.
Indépendamment de la maltraitance spécifique sur l’ensemble des animaux, la propriétaire s’est déjà vue par le passé reprocher la pratique illégale de la médecine vétérinaire, l’activité de refuge sans agrément, l’activité d’élevage sans répondre à aucune condition imposée par la loi (et cela en dépit du bien-être des animaux) et la tenue d’une pension sans aucune autorisation.
Pour ces faits, Madame D. a comparu à plusieurs reprises devant les tribunaux sans que ceux-ci ne lui interdisent toute détention d’animaux.
Rien n’a évolué depuis toutes ces années si ce n’est la folle expansion du nombre d’équidés détenus.
Dès les premières lueurs du jour, de nombreux inspecteurs vétérinaires de l’UBEAW et agents de police sont présents sur place afin de gérer la plus importante saisie d’animaux de l’année.
La propriété se trouve au bout d’un chemin difficilement carrossable. La police organise donc l’important charroi de vans et de camions des différents refuges.
Le sauvetage s’organise avec un va-et-vient constant de soigneurs professionnels et bénévoles. Inspecteurs vétérinaires, refuges et policiers travaillent avec discipline, et un à un les animaux sont sortis de ce chaos. D’heure en heure, c’est un long défilé pour extraire les animaux des mains de leur bourreau.
Aux portes de l’hiver, les stabulations et boxes des refuges affichent déjà complet. L’année a été particulièrement chargée pour les associations qui ont toujours répondu présentes aux sollicitations des autorités.
Une fois de plus, les refuges se donnent pour mission d’extirper le plus possible d’animaux de cette horrible situation. Ce mercredi, les soigneurs professionnels et bénévoles étaient mobilisés par dizaine pour venir en aide à ce nombre impressionnant d’animaux maltraités.
Sophie Locatelli, vice-présidente d’Animaux en Péril et présidente du refuge Le Rêve d’Aby s’exprime sur la situation : « Alors que la pression sur les refuges pour équidés et animaux de ferme n’a jamais été aussi forte, nous avons dû faire tout notre possible pour trouver des places à l’ensemble du cheptel, ce qui est colossal ! 100 équidés maltraités, c’est du jamais vu. »
En ce qui concerne la destination finale des animaux, la décision revient à la ministre Céline Tellier qui a deux mois pour confirmer que les animaux seront confiés aux sanctuaires qui les ont pris en charge.
L’UBEA a dressé un procès-verbal pour infraction au Code wallon du Bien-être animal.
La suite : soit le Parquet poursuit en justice et arrive à convaincre un tribunal de retirer le permis de détention d’animaux à la maltraitante, soit le dossier reste à l’administration et c’est au fonctionnaire sanctionnateur d’appliquer la même mesure.
Dans un cas comme dans l’autre, Animaux en Péril espère que, cette fois, l’autorité qui sanctionnera, prendra enfin la seule mesure qui s’impose pour éviter une nouvelle récidive.
Pour Jean-Marc Montegnies, président d’Animaux en Péril, « il est plus que temps de mettre cette personne définitivement hors d’état de nuire, un nombre invraisemblable d’animaux a déjà beaucoup trop souffert entre ses mains »