04 octobre 2022
À la demande de l’Unité Bien-Être animal de la Région Wallonne (UBEA), les refuges d’Animaux en Péril, du Rêve d’Aby, d’Equi'Chance et d’Aucalex ont pris en charge 67 animaux de basse-cour et lapins détenus dans d’épouvantables conditions à Taintignies (Rumes).
Ce mardi 4 octobre en début d’après-midi, l’UBEA a décidé, suite à un contrôle mené chez des particuliers, anciens agriculteurs, de saisir l’ensemble des animaux détenu dans la propriété.
À leur arrivée sur place, les soigneurs professionnels des associations Animaux en Péril, Le Rêve d’Aby, Equi'Chance et Aucalex découvrent un univers chaotique et glauque. Les intervenants n’ont pas d'autre choix que de marcher sur un véritable ossuaire tant les crânes, pattes et os jonchent le sol.
Les canards, poules et coqs évoluent dans la boue et les déchets dangereux. Le lieu est encombré de grillages, de fils barbelés, d’anciens clapiers de fortune et de déchets ménagers en tout genre.
Les oiseaux errent sur le terrain, ce qui complique l’opération des soigneurs professionnels. Tous ont dû être extraits un par un puis placés dans de grandes cages de transport. À l’approche des intervenants, les animaux très craintifs se réfugient dans des baraquements inaccessibles tant les objets encombrent le passage. Les soigneurs doivent faire preuve d’agilité pour enjamber les détritus et déloger les individus bloqués.
Malgré l’odeur pestilentielle qui se dégage des différents kots, les équipes des refuges vérifient scrupuleusement qu’aucun animal n’y est retenu prisonnier. Lors de cette fouille approfondie, un premier lapin est découvert dans une cage maintenue miraculeusement en équilibre sur un amas de palettes. Le second et dernier lapin encore vivant est quant à lui détenu dans une baignoire, recouverte d’une lourde planche de bois. Chaque centimètre carré de son ridicule espace de vie est tapissé de déjections. Les innombrables baignoires, couvertes à l’identique d’excréments laissent à penser que d’autres lapins étaient également maintenus dans ces conditions atroces.
En inspectant toujours plus attentivement les lieux, les soigneurs repèrent dans ce capharnaüm plusieurs canes emmêlées dans un fil grillagé. Elles sont immédiatement libérées de ce piège et placées en sécurité dans les véhicules des ASBL.
Les recherches révèlent également de nombreux cadavres : animaux décédés récemment, à l’état de décomposition ou d’ossements. Des lapins, canetons, pigeons et canards n’ont pas survécu à ces conditions de vie extrêmes.
La police locale s’est notamment chargée de gérer la voie publique et la circulation pour permettre aux membres des associations de mener l’intervention dans de bonnes conditions.
L’intervention salvatrice s’est terminée en fin d’après-midi dans les différents sanctuaires. Chaque rescapé y a découvert un tout nouvel environnement confortable, sec et propre. Entourés de la bienveillance des soigneurs professionnels et bénévoles, les animaux vont maintenant bénéficier des meilleurs soins. Pour certains, la revalidation prendra du temps et ils rejoindront à terme les enclos des différents refuges pour enfin profiter d’installations dignes de ce nom.
En s’associant, les refuges Animaux en Péril, Le Rêve d’Aby, Aucalex et Equi'Chance ont pu mettre en sécurité dans leur refuge 68 animaux. La collaboration entre refuges est plus jamais nécessaire à l’approche de la saison hivernale.
Les ASBL remercient vivement les agents de l’UBEA pour la décision de saisie et pour leur aide non négligeable lors de l’intervention.
En ce qui concerne la destination finale des animaux, la décision revient à la ministre Céline Tellier qui a deux mois pour confirmer que les animaux seront confiés aux associations qui les ont pris en charge.
L’UBEA a dressé un procès-verbal pour infraction au Code Wallon du Bien-être animal. Les propriétaires pourront être poursuivis au pénal ou administrativement. Si le Parquet décide de prendre la main dans cette affaire, il pourra renvoyer les propriétaires devant le tribunal correctionnel. Ceux-ci risquent de 8 jours à 3 ans de prison et/ou une amende pouvant s’élever à 1 million d’euros. Si le Parquet ne poursuit pas, la main reviendra alors au fonctionnaire sanctionnateur qui pourra infliger une amende pouvant aller jusqu’à 100.000 euros, mais également un retrait de permis de détention d’animaux.