27 février 2025
L'association Animaux en Péril intervient ce jeudi 27 février à la demande de la police locale de Lessines pour venir en aide à trois chevaux et six moutons laissés à l'abandon. Cette intervention fait suite à de multiples avertissements adressés au propriétaire, qui n'a jamais pris les mesures nécessaires pour assurer le bien-être de ses animaux. Malgré une mise en demeure émise par les autorités de la Zone de police des Collines il y a trois jours, aucun changement n'a été constaté lors du contrôle effectué ce jour. Face à cette situation d'urgence, la décision est prise de saisir les animaux afin de leur offrir un environnement sécurisé.
Un terrain difficile d'accès pour un sauvetage complexe
Sur place, l'équipe d'Animaux en Péril fait face à un immense terrain vallonné, où six moutons terrifiés tentent de se dissimuler et trois chevaux amaigris errent en quête de nourriture.
Les moutons se dirigent immédiatement vers un sous-bois, compliquant leur capture. Entre les fils barbelés, le terrain n’est plus qu’un champ de boue et de ronces et la progression des soigneurs professionnels s'avère périlleuse. Armés de cordes, ils procèdent à une première tentative pour attraper ces moutons devenus sauvages par manque de contact humain. Après de longues minutes d'efforts, cinq moutons sont récupérés. Le dernier, un bélier particulièrement craintif, est finalement capturé en redescendant vers la prairie des chevaux.
Quant aux chevaux, leur état de faiblesse est manifeste. Attirés par un simple seau de nourriture, ils se laissent approcher sans difficulté. Leur transport jusqu'au refuge nécessite cependant une préparation minutieuse. Grâce à l'intervention de la police, qui coupe la circulation d'une chaussée à grande vitesse, les soigneurs peuvent les faire monter en toute sécurité dans les véhicules dédiés.
Un état de santé alarmant
Les premiers constats effectués sur les animaux révèlent une situation préoccupante.
Les moutons souffrent d’une lourde toison parasitée, qui entrave leurs déplacements. Certains morceaux de laine sont accrochés aux fils barbelés, signe des difficultés auxquelles ils sont confrontés. Une brebis traîne même un rouleau de barbelés emmêlé à sa queue. De plus, ils présentent une infestation de gale non traitée, provoquant une chute anormale de leur laine par lambeaux. L'état d'une des brebis est particulièrement préoccupant : affaiblie, elle souffre de diarrhée sévère.
Les chevaux, quant à eux, sont dans un état de dénutrition avancée. La fouille du terrain met en évidence des crottins éparpillés jusque dans les hauteurs de la prairie, illustrant leur recherche d'une nourriture introuvable. Parmi eux, une jument de 20 ans est au dernier stade de la cachexie, marquée par une fonte musculaire extrême. Son affaiblissement est tel qu'elle peine à se mouvoir, laissant planer des incertitudes sur son pronostic vital.
Un avenir plus serein pour ces animaux en détresse
Désormais, tous les animaux secourus sont pris en charge par Animaux en Péril. Ils passent cette nuit en sécurité au refuge de Meslin-l'Evèque, où ils reçoivent d'ores et déjà des soins adaptés à leur état. La route vers la guérison sera longue, mais chaque animal bénéficiera d'un suivi vétérinaire rigoureux afin de retrouver la santé et le bien-être qu'il n'aurait jamais dû perdre.
Condamnation et destination finale
En ce qui concerne la destination finale des animaux, la décision revient au ministre Adrien Dolimont qui a deux mois pour confirmer, au vu de la gravité des faits, que les animaux seront confiés aux associations qu’ils ont rejointes.
La police de Lessines a dressé un procès-verbal pour infraction au Code Wallon du Bien-être animal. Le propriétaire pourra être poursuivi au pénal ou administrativement. Si le Parquet décide de prendre la main dans cette affaire, il pourra renvoyer le propriétaire devant le tribunal correctionnel. Celui-ci risque de 8 jours à 3 ans de prison et/ou une amende pouvant s’élever à 1 million d’euros. Si le Parquet ne poursuit pas, la main reviendra alors au fonctionnaire sanctionnateur qui pourra infliger une amende pouvant aller jusqu’à 100.000 euros, mais également un retrait de permis de détention d’animaux.