Melba était à deux doigts de la mort lors de la saisie qui l’a arrachée à son propriétaire, un maquignon infligeant à ses équidés un véritable enfer. Elle occupait avec d’autres chevaux un terrain de terre battue, et avait renoncé à lutter. La tête basse, immobile, la jument était extrêmement maigre et déshydratée. Les poux la dévoraient. Elle ne réagissait plus à rien, parvenait à peine à se mouvoir, et était fiévreuse. Mise sous pénicilline au refuge et réalimentée, Melba est revenue d’entre les ombres, mais l’apathie des premiers jours fait place peu à peu à un tempérament acariâtre et hostile envers les gens, conséquence du calvaire enduré.